Echange avec le sculpteur Martine Galle : entre terre et mer
Il y a quelques jours, Martine Galle, artiste sculpteur, m’a fait l’honneur d’exposer deux de ses œuvres aux côtés des mes ouvrages. Sur un coffre réalisé par Daniel Le Pape (encore et toujours lui !), une véritable rencontre entre l’ancrage des grimoires dans le paysage terrien et la touche maritime des deux œuvres de Martine avait lieu.
Le magnifique livre en cyprès de Lambert « ballade maritime » me rappelait ces journaux de bord tenus par les marins de la conquête des océans. Puis, l’une de ces récentes œuvres, ce viking, fait de bois d’acacia et de granit, rencontra mon grimoire médiéval.
Mais laissez-moi vous conter l’histoire de ce viking.
Voilà trois jours qu’il naviguait, le sourire aux lèvres, sur son drakkar. Long d’une dizaine de mètres, le navire tenait bien la mer. Balloté par la houle, branlé par le roulis de la mer du Nord, le viking se laissait guider par ses envies et son instinct. Le visage rond et l’air rêveur, il passa sa main le long de l’acacia qui ornait le franc-bord. Personne ne le comprenait et pourtant, son raisonnement était simple. Qu’y avait-il de plus naturel que de vouloir suivre sa voie ? Pourquoi ne pourrait-il pas choisir lui-même sa destinée ? Sur sa seule possession en ce monde, il avançait au gré des vagues et du vent. Si son apparence rappelait parfois la mélancolie des étendues du nord, son cœur vivait dans un rêve éveillé. Il vivait pleinement sa vie dans un sentiment de paix permanente. La nature l’enveloppait dans son manteau le plus chaud malgré le froid du blizzard. Il ne s’agissait pas d’une chaleur corporelle à proprement parler, mais plutôt d’un élan offert par cette force incomprise. Seul, il appréciait à sa juste valeur ce cadeau de la vie.
Puis, vint le brouillard, couche dense et grisâtre annonciatrice de repos et de sérénité. L’esprit en paix, il patienta pendant de longues heures. Il n’avait aucun contrôle sur la nature alors pourquoi se débattre. Telle était sa vision de la vie. Laissez les choses suivre leur cours et cesser de s’y opposer.
C’est alors qu’un vent violent balaya la brume en quelques instants. Puis il l’aperçut. Il comprit immédiatement qu’une escale s’offrait à lui. Une chaumière fumante se tenait à quelques encablures de là. Le vert marin mêlé au gris de la roche lui conférait un aspect presque vivant, une invitation à entrer. Sans plus attendre, le viking accosta et descendit de son navire. Figé devant la porte, il hésita un instant puis la poussa.
Il n’avait aucune idée de la découverte qu’il ferait. Mais cela l’importait peu, car toute rencontre est bénéfique quand on sait en apprécier la simplicité.
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